
Ca faisait longtemps qu'on n'avait pas eu de petite phrase à la connerie bien sentie. Du moins de la part de Raymond "Ouf Ouf" Barre, retiré des voitures officielles depuis plus de deux ans. On se demande bien quelle mouche a piqué les journalistes de l'émission
"Questions d'Info", diffusée sur la Chaîne parlementaire et France Info, pour qu'ils aillent interroger l'ancien Premier sinistre de Giscard.
Toujours est-il qu'il s'est cru obligé de dire tout le bien qu'il pensait de son grand pote Bruno Gollnisch. Oui, oui, Bruno Gollnisch, le bras extrêmement droit de Jean-Marie Le Pen.
Celui qui déclarait en octobre dernier lors d'une conférence de presse, donc en pleine possession de ses moyens (
comme le rappelle Jean-Yves Camus) :
"Je ne remets pas en cause l'existence des camps de concentration mais, sur le nombre de morts, les historiens pourraient en discuter. Quant à l'existence des chambres à gaz, il appartient aux historiens de se déterminer".
Hé ben, selon le bon vieux Raymond, le bon gars Bruno s'est juste un peu emporté (dialogue chipé là) :
- Question : Le retour de Bruno Gollnisch à l'université de Lyon III, c'était une erreur, ça n'aurait pas dû se produire ?
- Raymond Barre : Vous savez, je connais bien Gollnisch, c'est un collègue (…). Gollnisch est un homme sympathique, il est parfois emporté par un langage outrancier mais c'est quelqu'un de bien.
- C'est quelqu'un de bien ?
- Oui.
- Il prononce parfois des propos à la limite du révisionnisme…
- Mais oui… Il a des propos… mais je vous dirai que ça lui échappe. Et dans le fond, je ne crois pas qu'il y croit. Seulement, c'est la politique et en France, on fait de la politique avec n'importe quoi !
On se croirait chez les Deschiens :
- Alors, mon gars Raymond, kek tu penses du gars Bruno ?
- Raymond : Ben, j'connais l'Bruno, c'est un collègue. C'est un bon gars. Il est pas toujours facile-facile, hein, ça c'est sûr : des fois y s'énerve et y sait pus c'qu'y dit. Mais c'est un bon gaillard.
- Le Bruno, c'est un bon gars ??
- Ben ouais, j'viens t'le dire, t'es pas un peu bouché, non, alorrrs ?
- Mais, y s'rait pas un peu haineux, un peu racis', antimésit', tout ça…
- Ben ouais… Des fois, y dit des trucs sur les Arabes, les Juifs, tout ces gens-là là… mais ça se comprend, hein, des fois, ça sort tout seul. Et pis, l'reste du temps, y pense pas à mal. Ou alors y'le pense pas fort... Et puis, faut pas voir le mal partout, hein, on dit tous des conneries, de temps en temps, ça fait pas d'mal, alorrrs !
Faut dire que Raymond s'y connait en conneries glissantes. Après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic, en octobre 1980, Raymond dénonçait "un attentat odieux qui a voulu frapper les Israélites qui se rendaient à la synagogue et a frappé des Français innocents qui traversaient la rue"...
Donc, si je dis que Barre est un vieux crouton sénile et que Gollnisch est une pourriture nazillone, faudra m'excuser, c'est juste un coup de chaud.